Toujours cette belle attitude d'ouverture à l'égard de la nouveauté, dans notre vieux pays !

Bon, je ne vais pas me faire que des amis en écrivant ce qui suit, mais ce débat me fait penser à l'attitude des éditeurs français à l'égard du livre numérique.. Pour connaître bien le sujet, je ne peux m’empêcher de proposer mes 'two cents' (même si je me doute que certains des commentaires qui me font réagir sont sous forte dose d'humour

)..
Le VTT cumule les atouts d'être à la fois un sport jeune, et qui est peu encadré par des normes restrictives. De ce fait, cela stimule l'ingéniosité de certains, et pousse à l'exploration de voies nouvelles, ou mal connues. Que n'a-t-on pas entendu ou lu comme avis négatifs définitifs sur le 29er ?!... Et ce fut la même chose pour les TS, et même, rappelez-vous, pour les fourches suspendues, 'tueuses' de rendement. Je passe sur les tubeless, les disques ('rien ne vaut un bon VB', 'les disques, ce sera toujours trop lourd'...). Je crois que le VTT se nourrit encore trop de références au vélo de route, même si des progrès réels sont survenus : on conçoit, par exemple, que des pneus plus larges puissent être favorables au rendement..
Donc, je formule une proposition : si simplement, on s'abstenait de tenir des raisonnements abruptes, ou définitifs, sans avoir
correctement essayé la nouveauté en question ? Pourquoi correctement ? Combien essaient un 29 quelques sorties, et tirent des conclusions négatives sur l'ensemble des 29 ? Il n'y a jamais eu de mauvaises géométries en 26 ? Ou de 26 pouces qui ne correspondent pas à un tel ou un tel ? Ceci pour dire que, personnellement, je me méfie beaucoup des généralisations, sur quelque sujet que ce soit.. Encore une fois, nous pratiquons un sport en ébullition technologique.. Et si on donnait une chance à la nouveauté ?
Alors, bien sûr, il y a le démon 'Marketing'.. C'est vrai, mais quel meilleur testeur que soi-même, dès lors que l'on essaie de comprendre comment telle ou telle nouveauté pourrait représenter une opportunité dans notre pratique personnelle ? Au lieu de cela, chacun croit détenir la vérité, et la généralise à l'ensemble des utilisateurs.. Ceux qui ne l'accréditent pas n'ayant bien entendu rien compris au sujet..
Sur le marketing, je crois qu'il convient d'abord de s'interroger sur son propre comportement d'acheteur, avant de fustiger les marketeux de ce monde..Car sur son propre comportement, on a le contrôle; pas sur les marketeux. Et puis n'oublions pas que l'on trouve toute sorte de marketing, sous forme de tendances segmentées : la tendance acier, la tendance titane, la tendance weight weeners.. Toutes ces tendances ne jurent que par la qualité universelle de leur approche ('l'acier, c'est le top pour tous, les autres n'y comprennent rien ! 'L'alu, c'est raide !'), souvent exclusive. Et ces mêmes tendances trouvent toujours ce qu'elles recherchent : un fabriquant qui parle leur langage : le petit artisan acier, le spécialiste US du titane aux cadres hors de prix, le fabriquant américain aux vélos en carbone incomparables (aux délais de livraisons, longs et aléatoires, également incomparables; aux casses de bases arrières et au SAV défaillant absolument incomparables aussi).. Ces personnes, elles, ne seraient pas sensibles au marketing, pas comme ces acheteurs de Lapierre, vulgaire constructeur généraliste, dont on sait d'avance que les cadres de la production 2012 casseront comme du verre (lu dans un post, à propos du futur TS 29er de la marque).. Bref, croire que l'on est insensible au marketing me semble illusoire, voire, présomptueux. Le vélo, passionnel sur les forums, montre d'ailleurs que chacun d'entre nous se dessine son petit marketing à soi, histoire de valider ses a priori, et de se valoriser.. Le cas du vélo de l'année sur ce forum, avec la somme de considérations esthétiques qu'il comprend dans les commentaires, est assez illustratif. On a souvent une belle démarche technique, mais emballée dans un papier cadeau séducteur (les petites vis rouges, là où il faut...).
Mais, de grâce, du marketing autour des nouveautés, il y en aura toujours, particulièrement autour des innovations.. Et tant mieux, car, combien de bonnes idées, combien de brevets, sont restés dans les tiroirs, parce qu'il n'y a pas eu une puissance marketing pour les aider à se défendre sur un marché peuplé de consommateurs conservateurs et mal informés ?
Pour le 27,5, personnellement, j'y vois un intérêt, vs les 29er, pour des TS à débattement supérieur à 140 mm, pour faciliter l'usage de certaines cinématiques, diminuer l'encombrement total du vélo, et trouver plus facilement de la maniabilité; et vs les 26er, pour tjrs mieux enrouler les obstacles, limiter les risques d'OTB, et j'en oublie probablement. Mais cela n'est que mon opinion, obtenue grâce à la réflexion et à ma modeste expérience, qui m'apprend ce que je ne veux plus et ce que je souhaiterais pour demain, à savoir que : pour moi, en petits débattements, et plus encore, en SR, le 29er, c'est bien; mais que je n'ai pas encore trouvé chaussure à mon pied, avec un 140-150 mm, tandis que j'ai pu en apprécier le confort (Trek Remedy) en raid de plusieurs jours...
Ce qui m'apparait important, enfin, c'est, à la fois, que chacun puisse trouver toujours meilleurs chaussure à son pied, et de ne pas faire 'claquer' de jugements hâtifs....
La vérité est souvent ailleurs...