Pour travailler le rythme

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Pour travailler le rythme

Messagede BOAL » Jeu 31 Mai 2007 20:46

... je préfère plutôt ceci au mod Gimenez :

(copié/collé d'un vieux dossier de JPS)

Le rythme de la compétition quand elle approche.


La compétition approche0;il faut donc que son rythme soit assimilé, sinon
ça fait tout drôle de se retrouver à 55km/h au bout d'1km de course !
La période d'entraînement foncier a permis d'entraîner l'organisme à
supporter de longues durées d'effort et à récupérer vite. La période
suivante a permis d'augmenter l'intensité (au seuil) tout en stimulant
encore la récupération.
La période permettant d'acquérir le rythme de compétition est plus
délicate à envisager, supposant des séquences "pénibles". C'est pourquoi
je commence par quelques mises en garde :

- Ne pratiquez pas ce genre d'entraînement si vous avez peu roulé. On
doit se sentir en "forme ascendante" avant de le débuter, et il faut le
stopper si on sent qu'on en récupère mal.
- Ne pratiquez pas plus de 2 semaines "dures" d'affilée. Si vous avez
prévu 6 semaines à dominante rythme, alternez deux fois 2 semaines dures
/ une semaine de récupération (à dominante vélocité et force).
- Ne pratiquez pas plus d'une séance dure par semaine si vous commencez
à courir. Une course laisse des traces. Attendez le jeudi avant de faire
une séance "au carton". En revanche, si vous ne courez pas, vous pouvez
faire deux ou trois entraînements de rythme dans la semaine. C'est à
vous de voir. Soit vous n'êtes pas assez motivé pour vous entraîner
durement: utilisez les courses pour acquérir le rythme (mais ne tenez
pas compte du résultat). Soit vous choisissez un entraînement bien
conduit qui doit vous mener à votre première course en pleine possession
de vos moyens. C'est cette hypothèse qui sera développée ici.
- En cadet, et encore plus en minime, on ne touche pas à ce type
d'entraînement, d'une part parce que l'organisme n'est pas prêt au
niveau enzymatique pour en tirer profit, d'autre part parce qu'il risque
d'en dégoûter quelques uns ; les jeunes, jouez sur le vélo ! Les
dirigeants, variez au maximum les sorties (condition essentielle pour
les garder).

Après le foncier, la 2ème phase de l'entraînement a permis de développer
la force et le seuil anaérobie. On a vu que la force se travaillait sans
tourner les jambes, pour le seuil il vaut mieux les tourner (ça fait
souffler). Le travail du rythme va, lui, servir à INTEGRER ces deux
qualités. Il faut parvenir à tourner les jambes sur un gros braquet,
c'est pourquoi on dit aussi "rythme- force", une expression parlante qui
montre bien que l'intensité de ce travail ne se supporte pas facilement.
Il va y avoir accumulation d'acide lactique (intensité de travail +
brièveté des temps de récupération), alors que le taux se stabilisait
lors du travail au seuil. Conséquence: ce type de travail fait mal aux
jambes et laisse des traces, il est "repoussant", et si on en abuse, on
finit par avoir "peur" de l'entraînement (impact psychologique) et on se
"crame" au lieu de progresser.

Comment travailler le rythme-force :
•- On applique toujours ce principe fondamental: pour développer une
qualité, il faut la solliciter à une intensité supérieure à celle
requise en compétition. On va travailler à des vitesses dépassant celle
de la course mais sur des durées réduites évidemment. On fractionne donc
(encore et toujours) le travail pour répéter ces intensités critiques.
- La compétition, c'est violent. On va donc fractionner avec un temps de
récupération inférieur au temps de travail. C'est l'inverse du foncier,
et c'est nettement plus dur que le travail au seuil. On commence
l'effort suivant alors que les pulsations n'ont pas encore commencé à
descendre. De ce fait elles augmentent rapidement.
- Pour obtenir une bonne qualité de travail, on se donne comme signal
d'arrêt d'une série le moment où l'intensité (les pulsations) baisse (on
"coince"). Ça peut arriver après 3 répétitions au début, puis être de
plus en plus retardé au fil des entraînements. Mais si on tient plus de
6 à 8 répétitions, c'est que la série manque d'intensité. sans
pulsmètre, on se fie aux sensations, quand les cuisses "brûlent" de
manière insupportable, on stoppe l'exercice.
- Pour augmenter l'impact du travail, on cherche à répéter les séries
d'efforts (il vaut mieux faire 3X6 efforts très intenses qu'une fois 18
efforts "à moitié intenses"). Entre les séries d'efforts, on récupère
correctement (5 à 10 minutes) en vélocité.

Exemples concrets et évolutifs de rythme- force :
Séance 1 : placer la série suivante : 2X (5X(40 secondes à bloc / 20
sec. de récup), en d'autres termes, 2 séries de 5 minutes en 40/20. 5'
de récup entre les 2 séries.
Séance 2: 3 séries de 5' en 40/20, 5' entre séries.
Séance 3: 2 X 2 séries de 5' en 40/20, 5' entre séries, 10' entre les 2
blocs de 2 séries.
Séance 4: 2X2 séries de 6' en 40/20, 4' entre séries, 8' entre les 2
blocs de 2 séries.
Séance 5: 1 série de 9' en 1'/30" (6 efforts), suivie de 3 séries de 6'
en 40/20, 10' entre les 2 blocs.
Séance 6: 3 séries de 6' en 1'/30" (3X4 efforts), 5' entre séries, + 1
série de 6' en 40/20

Ces exemples montrent que pour durcir les séries, on augmente leur
nombre, on diminue la récupération entre elles, on n'augmente pas trop
la durée des efforts (sinon on tombe dans le travail de la PMA ou du
seuil). Bien sûr, on régule à la hausse si le travail est trop facile
(pas mal aux jambes), à la baisse si on faiblit avant la fin des séries
(pulsations qui baissent comme en course quand on coince).
NB: je donne des exemples concernant le "noyau central" de la séance. Ça
n'empêche pas de faire un long échauffement (vélocité + quelques
sprints), et une série au seuil avant et après ce "bloc central" plus
difficile que le reste.

Travailler le rythme de manière plus ludique :
Les exemples ci dessus sont rigoureux mais peuvent devenir lassants.
Il est pourtant possible de s'approcher de ce type de travail sans qu'il
soit rébarbatif;exemples :
- À 4 ou 5, se relayer fréquemment (tous les 200m) en accélération
progressive (plat ou montée douce). Les relais sont de plus en plus
"hards";jusqu'à ce qu'un coureur, puis deux lâchent. Ça permet aux plus
forts et aux plus faibles de travailler chacun à leur niveau, les plus
faibles stoppant la série plus tôt, les relais revenant plus souvent sur
la fin pour les plus forts.
- À 4 ou 5, attaquer à tour de rôle un même coureur (désigné à
l'avance), qui doit aller chercher chaque attaquant jusqu'à
l'explosion;très efficace !
À 4 ou 5: 4 coureurs roulent vite ensemble (relais), le 5ème prend
volontairement 50m de retard, il comble le trou, dès qu'il l'a comblé il
se laisse redécrocher, comble à nouveau, jusqu'à exploser;très efficace
aussi.
- Seul: répéter l'effort suivant avec peu de récupération: accélérer
fortement sur petit plateau, puis enchaîner sur le gros à fond. Remettre
le petit, attendre 20 secondes, repartir de la même manière;en 4 ou 5
efforts, il faut être "au taquet" si l'on veut que ce soit vraiment du
rythme force et pas du travail au seuil. C'est un peu l'inverse du
travail de vélocité où on accélérait sur gros plateau pour finir à fond
sur le petit, et où on récupérait beaucoup entre les efforts;

Le rythme de plus longue durée :
Il faut aussi travailler le rythme sur des durées + longues ("rythme
d'échappée"), ça peut se mixer avec le rythme force, ça se travaille
efficacement en effectuant 5 à 10km en relais soutenus (on peut faire
une séquence de rythme long entre deux blocs de rythme force, ou après
ces blocs, avant le retour au calme). Ça correspond à la puissance
maximale aérobie (PMA), alors que le rythme force correspond à un
travail de puissance lactique (d'où son côté douloureux). Ce travail de
rythme de longue durée est à faire à l'approche immédiate des
compétitions (commencer 2 à 3 semaines avant). Il peut être réalisé par
les jeunes, en privilégiant un braquet souple, pour travailler autant la
souplesse du pédalage et la technique de relais que les qualités
physiologiques. Mais là non plus il ne faut pas confondre rythme "long"
et faire une sortie qui ressemble entièrement à une course. Il est
préférable de réaliser plusieurs sections de 5 à 15 minutes en continu,
à un rythme légèrement supérieur à celui d'une échappée. C'est ainsi que
le rythme d'une échappée paraîtra "supportable", tout comme celui des
attaques le devient grâce au rythme force.

On ne fait pas que ça !
Conserver deux sorties "tranquilles" par semaine est essentiel pour ne
pas tomber dans la fatigue prématurée. Une dominante rythme ne signifie
pas ne faire que du rythme. Une sortie dure sur deux, c'est un maximum,
et encore, si on sait récupérer convenablement.
Par exemple, un senior à 5 sorties par semaine peut faire rythme force
le mardi (2h30 maxi), rythme force et rythme long le jeudi (3h maxi), 3h
vélocité et force le samedi, 2 sorties le dimanche: 2h seuil anaérobie
le matin, et 2h récup en vélocité l'après-midi (Rq: le week-end ainsi
constitué engendre un bon impact foncier sans faire une sortie de + de
3h d'un coup). Exemple à 4 sorties par semaine: 2h30 rythme force et
rythme long le mardi, 3h force et vélocité le jeudi, 2h30 rythme force
le samedi, 4h foncier - vélocité le dimanche.

Remarque essentielle en guise de conclusion :
Cette période de l'entraînement est vraiment celle où la qualité prime
sur la quantité! Le nombre d'heures est un critère important lors de la
phase foncière (logique), mais plus on se rapproche des compétitions,
plus c'est le critère INTENSITE (pulsations, vitesse atteintes, temps de
récup) qui doit primer. Il faut penser à ROULER PLUS VITE, pas
spécialement à "rouler plus". Ça paraît évident quand on connaît les
caractéristiques d'une course, mais ça l'est moins quand on voit que la
plupart des coureurs évaluent la qualité de leur entraînement au nombre
de kilomètres parcourus…alors que leur qualité en course s'évalue à la
VITESSE à laquelle ils roulent, grimpent, sprintent.
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